Le roman historique, acte 2

Publié le par roman-historique.over-blog.com

   COUV APO         Le roman historique – acte 2

 

            On me pose souvent la question, à propos de mon roman, L’apothicaire de la rue de Grenelle, « Pourquoi avez-vous placé votre récit à l’époque du règne de Louis XIV ? ».

            Il fallait bien que l’on me pose cette question pour que je réfléchisse aux justifications de ce choix.

            Une question en entraîne une autre. Pourquoi cette époque ? Pourquoi glisser une histoire dans l’Histoire ? Et puis… pourquoi écrire ? Mais je me garderai bien de répondre à cette dernière interrogation, le sujet est trop vaste et relève à la fois d’une approche philosophique et psychologique.

            Est-on vraiment libre de ses choix ? On s’efforce d’y croire, c’est rassurant, mais en est-on bien sûr ?

            J’ai situé l’action de mon premier manuscrit, De silence et d’ombre, au cours de la dernière moitié du XIème siècle, à l’époque de la première croisade. Mon héros, un moine défroqué, est entraîné sur les chemins de Jérusalem, pèlerinage guerrier s’il en fut, aux côtés de Pierre l’Ermite et des grands acteurs de cette aventure, tant militaire que spirituelle, que furent Godefroy de Bouillon, Bohémond, le comte de Toulouse, pour n’en citer que trois.

            Chemin faisant, il se trouve contraint pour rejoindre Antioche d’embarquer à bord d’une galère. Afin d’habiller mon récit de détails authentiques, je me suis largement documenté sur ce mode de navigation. Aux cours de mes recherches, un ouvrage retint mon attention : « Mémoires d’un galérien du Roi-Soleil », de Jean Marteilhe, (au Mercure de France). L’auteur, un Protestant vivant à la fin du XVIIème, est condamné aux galères pour faits de religion. Son récit, passionnant par la richesse de ses détails et étrange par la distanciation dont fait preuve le mémorialiste face aux épreuves endurées, créé en moi la furieuse tentation d’utiliser ce contexte pour concocter mon deuxième roman.

            Une année entière aura été nécessaire pour rassembler et étudier la documentation indispensable afin d’appréhender et de vivre ce siècle.

            Un personnage, issu de cet argile, prend forme : Martin Lasalle, fils d’un médecin apothicaire parisien. Au fil de la plume, pour donner chair à ce personnage, je l’entoure d’une famille. Son père, Alexandre Lasalle, à mon corps défendant, s’impose et devient l’acteur principal du récit. C’est là toute l’alchimie de l’écriture d’un roman, qui bouscule les premiers choix.

            La lecture assidue des ouvrages des auteurs contemporains de Molière ainsi que des mémoires, tant de Bussy-Rabutin, de l’abbé de Choisy, de Du Causé de Nazelles, que de Saint-Simon, me conduit à soigner particulièrement l’expression et le vocabulaire, le dictionnaire d’Antoine Furetière (1690) arbitrant les litiges.

            On comprend dès lors que je me sois davantage laissé porter par la vague plutôt que d'avoir imposé un cap à mon embarcation !

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